mercredi 25 avril 2012

"Portnoy et son complexe", de Philip Roth.

Voici un auteur que je lis volontiers. Philip Roth est l'un des maitres de la littérature nord-américaine. Né en 1933 à Newark aux Etats-Unis, il est l'auteur de plus d'une trentaine de livres. "Portnoy et son complexe" tient une place particulièrement importante dans son œuvre car c'est le roman qui l'a révélé au grand public. Ce roman est fréquemment classé parmi les plus grand roman du XXème siècle.

Alexander Portnoy est un fonctionnaire à la mairie de New York. Ce roman est un monologue : ce sont les confessions de Portnoy à son psychanalyste. Élevé dans le quartier juif de Newark, New Jersey, Alex nous raconte son enfance entre son père, commercial de petite envergure passant son temps sur la cuvette des toilettes à essayer de vaincre une constipation chronique et une mère juive envahissante qui passe son temps à le mettre sur un piédestal et qui lui reproche en permanence son manque de reconnaissance.


Très bon élève, Alexander Portnoy est, dès son adolescence, la proie d'une sexualité débordante et de troubles de comportement. Se masturbant plusieurs fois par jour, sa vie ne tourne quasiment qu'autour de son sexe. Troublé par l'omniprésence de sa mère, dont il a été témoin d'une relation adultérine, il a pour elle des sentiments contradictoires. 


Pendant toute son adolescence et sa vie de jeune adulte, Portnoy n'aura de cesse d'accumuler les relations sexuelles à la limite de la norme. Il préfère des fille non juives, blondes. Il aura avec elles des relations organisées uniquement autour des rapports sexuels, avec souvent des comportements psychologiques jugés par la société américaine de l'époque malsains  : domination, soumission, rapports violents, voyeurisme, masturbation en public...

Il faut replacer le roman à son époque de publication. En 1969, "Portnoy et son complexe" fait l'effet d'une bombe avec ce "héros" qui raconte sans vergogne, avec fierté, sa sexualité déplacée. Des passages sont carrément à la limite de la pornographie. Mais le livre est passionnant à lire. Philip Roth, habituellement dans un style plus sobre, se laisse aller en écrivant ce roman à la première personne. Avec souvent beaucoup d'humour et exubérance, il maîtrise parfaitement cet exercice difficile : se mettre dans la tête d'un personnage "borderline" et se laisser aller aux confessions les plus intimes et les plus dérangeantes.

Sans être difficile d'accès, ce roman, comme souvent avec Philip Roth, n'est pas non plus toujours très simple. De plus, il n'est pas à mettre entre toute les mains au vu du caractère assez crus de certains passages. Mais je le considère comme un roman à lire absolument.

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