vendredi 30 décembre 2011

"Précis de médecine imaginaire", d'Emmanuel Venet.

Ce "précis de médecine imaginaire", j'ai eu envie de le lire en voyant quelques articles de presse en parler et en observant avec bienveillance que son auteur était lyonnais. Mais, point de chauvinisme ! Je me le suis donc procuré. Emmanuel Venet est donc né dans l'ancienne capitale des Gaules en 1959. Il est psychiatre.

Dans ce livre, Emmanuel nous fait une peinture quelque peu tendre et nostalgiques de toutes sortes de maladies que nous avons pu avoir dans l'enfance ou de celles, plus graves dont on entendait parler à voix basse. Mais aussi des remèdes, des mythologies liées à ces maladies. Cela se présente donc comme un recueil de nouvelles douces-amères, un dictionnaires de maladies qui ne nous donne pas la définition scientifique ou médicale, mais plutôt la représentation que l'on s'en fait au niveau affectif.

"La Jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler", de Michel Folco.

La sortie d'un livre de Michel Folco est toujours pour moi un  petit évènement pour deux raisons : tout d'abord parce qu'en moyenne, il sort un livre tous  les 5 ans, et ensuite parce qu'il est l'auteur d'un des livres que j'ai le plus aimé et que j'ai déjà relu au moins trois fois : "Dieu et nous seuls pouvons : Les Très-Edifiants et Très-Inopinés mémoires des Pibrac de Bellerocaille. Huit générations d'exécuteurs" qui a été adapté de façon malheureuse au cinéma par Christian Fechner sous le titre " Justinien Trouvé ou le Batard de Dieu". Donc, une grande attente, surtout que son précédent roman, "Même le mal se fait bien" était particulièrement réussi. Michel Folco est né en 1943 à Albi.

Là, pour "La Jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler", Michel Folco se lance dans un projet ambitieux : conter la genèse, la jeunesse et l'adolescence d'Adolf Hitler. Je dis "ambitieux" parce que plusieurs écrivains se sont déjà essayé à ce sujet et surtout parce que Michel Folco a une écriture plutôt drôle et truculente, ce qui parait pour le moins en contradiction avec le sujet.

Comme souvent dans les romans de Michel Folco, il y a un savant mélange de réalité historique et de fiction. Tout sur les origines quelques peu confuses d'Hitler, sur son histoire, sur certaines de ses rencontres sont véridiques. Par contre, certaines situations, certains personnages et les dialogues sont, eux, directement issus des circonvolutions du cerveau de Folco


mercredi 28 décembre 2011

"La Femme de hasard", de Jonathan Coe.

J'ai toujours eu de l'admiration pour les éditeurs qui dénichent de nouveaux talents. Et il faut bien reconnaître que des fois, il faut sacrément avoir du flair. Autant celui qui a découvert john Irving en lisant "Liberté pour les ours !" a eu un petit boulot bien pépère, autant celui qui a décelé un futur grand de la littérature anglaise en lisant "La femme de hasard" doit être un descendant d'Elisabeth Teyssier de Nostradamus

Car talentueux, Jonathan Coe, auteur britannique de 50 ans l'est assurément. Son deuxième roman, "Une touche d'amour", commencera à le démontrer. Mais c'est avec son quatrième roman, "testament à l'anglaise" que Coe entrera dans la cour des grands. Donc, encore bravo donc pour la personne qui a découvert Jonathan Coe ( et bonne chance, il en faut !).

lundi 26 décembre 2011

"Jack l'épate et Mary pleine de grâce", de Joseph Connolly.

En voyant la photo de Joseph Connoly, un peu plus bas sur cette page, vous serez certainement saisis par ce physique complètement décalé et hors-normes. Et il se pourrait bien que le même état de surprise ne vous submerge en ouvrant l'un de ses romans. 

Joseph Connolly est un écrivain britannique né en 1950. Il est l'auteur d'une dizaine de romans. Il a longtemps été libraire avant de devenir romancier à plein temps. Un peu plus connu en France depuis que Michel Blanc a adapté son roman "Vacances anglaises" au cinéma sous le titre " Embrassez qui vous voudrez", chacun de ses romans est un best-seller.

Il est pour moi typiquement le genre d'écrivain qui se bonifie avec le temps. Alors que nombre d'auteurs n'ont plus rien à raconter après leur premier roman, on sent que chez Connoly, l’écriture est un long apprentissage et que ce sont ses "petits romans" du début qui lui on permis d'apprendre à maitriser l'art d’écrire et d'affiner son style propre. Car Joseph Connolly a un style reconnaissable entre tous. Ses romans se racontent la plupart du temps à la première personne, à ceci près que le narrateur ne narre pas : il pense. En effet, c'est comme ci l'on se retrouvait dans le crane des personnages. Et cela donne un style vif et ironique, ça permet de mieux comprendre la psychologie des personnages. Si ses premiers romans ont souvent été considérés comme "juste" des romans humoristiques, ce que l'auteur, amateur de Tom Sharp et de P.G Wodehouse ne renie pas, ils ont toujours une part de critique de la société. Et puis au fil du temps, l'écriture s'est affinée, la psychologie des personnages s'est développée, les thèmes sont de plus en plus sérieux. Son roman précédent, "L'amour est une chose étrange" marquait déjà très nettement cette évolution.

"Dans le café de la jeunesse perdue", de Patrick Modiano

Il est des auteurs dont on entend souvent parler, et dont on a un peu honte de n'avoir rien lu. C'était le cas de Patrick Modiano pour moi. Au cours de sa "carrière", Modiano a écrit une vingtaine de roman, raflé une flopée de prix littéraires et pourtant, je ne sais pas pourquoi, il ne m'inspirait pas. J'ai tout de même voulu remédié à ça et donc, je me suis lancé.

"Dans le café de la jeunesse perdue" a paru en 2007. Patrick Modiano y dépeint le portrait d'une jeune femme, Jacqueline Delanque, alias Louki, qui se retrouve chaque soir parmi les habitués du Condé, un café où se réunit chaque jour une jeunesse littéraire et bohème. L'histoire est contée par quatre narrateurs successifs qui vont dévoiler chacun une facette de la personnalité de Louki. Tout d'abord un étudiant des Mines, habitué du Condé qui va décrire certaines de ses apparitions au café. Le deuxième narrateur, Caisley, est un détective, ancien des RG. Il a été chargé par le mari de Louki, un patron d'agence immobilière, de retrouver celle-ci. Caisley  va nous en dire un peu plus sur la vie de Louki a travers l’enquête qu'il a mené pour la retrouver. Ensuite, Louki elle même prend la parole. Louki va nous en dire un peu plus sur son enfance. Et enfin, la dernière voix est celle de Roland, un amant ayant partagé quelque temps la vie de Louki et avec qui il forme un couple sans attaches, sans passé ni futur. Chacun des narrateurs nous présente Louki sous un angle différent dans ce Paris de début des années 60. Et chaque fragment de son histoire nous permet de déchiffrer les raisons pour lesquelles Louki commet un acte définitif.

mardi 20 décembre 2011

"Les femmes" de T.C Boyle.

T.C Boyle fait partie des auteurs que j'adore et dont je me réserve la lecture pour mes vacances d'été. Un bouquin de T.C Boyle, c'est bien, mais un bouquin de T.C Boyle sur une terrasse au soleil avec un verre de rosé-pamplemousse, c'est encore mieux.

Tom Coraghessan Boyle est un écrivain américain ayant déjà une vingtaine de romans et recueils de nouvelles à son actif. Atypique, il cultive une attitude très rock 'n' roll. Il est professeur de littérature et est très proche de son lectorat. Il fait beaucoup de lectures publiques et converse avec ses lecteurs par le biais du forum de son site internet. Beaucoup de ses romans sont des best-sellers et à titre personnel, je classerais  "Au bout du monde", dans mon Top 20 de tous les temps. Ses romans sont souvent basé sur des thèmes très serieux ( immigration, pauvreté, écologie, usurpation d'identité...) mais traités avec beaucoup d'ironie.

lundi 19 décembre 2011

"Absurdistan", de Gary Shteyngart

Voici un auteur que je ne connaissais pas. Gary Shteyngart est un auteur américain né à St Petersbourg ( et oui !) en 1972. "Absurdistan" est son deuxième roman. Le personnage principal, Micha est le fils d'un défunt baron de la mafia russe. Micha à fait ses études aux Etats-Unis mais les activités de son papa, accusé de meurtre, l’empêchent d'y retourner. Micha traine donc son ennui en Russie entre fainéantise, repas gargantuesques, soirées alcoolisées. Plutôt couard, lâche et geignard, Micha aimerait retourner aux Etats-unis, surtout que Rouenna est restée là-bas. Ex-prostituée qu'il entretien, celle-ci a de plus une relation avec son professeur d'atelier d’écriture. Micha décide donc de retourner aux Etats-unis et pour cela, il doit changer de nationalité. Il passera donc par la Belgique, où des nouveaux papiers l'attendront. Mais les choses ne vont pas se dérouler comme prévu et Micha va se retrouver en Absurdistan, une république du Caucase créée de toutes pièces par des multinationales du pétrole. Et va même être enrôlé dans une guerre civile.

"Polichinelle" de Pierric Bailly.

A la sortie de "Polichinelle", je ne me rappelle plus exactement si j'avais entendu Pierric Bailly parler de son roman ou si c'était une tierce personne qui en parlait, mais toujours est-il que je m'étais dit qu'il faudra que je le lise un jour. A l'époque tout le monde faisait de ce roman UN des livres de la rentrée. Et donc je l'avais noté dans ma liste de livre à acheter. Bon, c'est fait ! Malheureusement...

Pierric Bailly est un jeune écrivain français et "Polichinelle" est son premier roman. L'action ( le terme "action" est peut-être un peu fort ) se déroule dans le Jura. Une bande de jeunes désabusés passe un été entre alcool, musique, joints et bagarre avec une bande rivale dans une petite ville ( Bon, voilà pour le volet action du roman ! ). Pas de quoi sauter au plafond, à priori. Mais, alors, me direz-vous, pourquoi a-t-on tant parlé de ce livre à sa sortie ? Et bien c'est parce que le ton du livre, lui, a quelque chose de particulier. C'est un écriture très vivante : ça fuse, ça rappe, ça déroute, ça invente des expression, ça utilise de l'argot, ça déménage... Alors certes le style de ce roman est peu commun et mérite de l'attention. C'est un bon début diront certains. Mais quoi d'autre ?

Pas grand chose, malheureusement.  Le style est alerte mais devient lassant à la longue, surtout qu'il n'est au service de rien du tout. On retombe dans ce qui est pour moi le plus gros défaut de la littérature française : le regardage de nombril ( ou branlage de nouille ).

"Orages ordinaires" de William Boyd.

Je reprends un peu mon blog après quelques mois d'absence en parlant du livre d'un auteur que j'apprécie depuis longtemps. William Boyd est un écrivain britannique de 29 ans ayant à son actif une dizaine de romans et cinq recueils de nouvelles. Il est également scénariste et même réalisateur, ce qui explique qui soit relativement peu prolifique au niveau des oeuvres littéraires : un roman tous les 3 ou 4 ans. "Orages ordinaires" est son dernier roman et, chose surprenante, c'est un roman policier.

Le personnage principal, Adam Kindred est un jeune climatologue. Son avenir va basculer suite à une série d'évènements plus ou moins crédibles. Il va se retrouver sur une scène de meurtre et ne pouvant justifier de son innocence, il va choisir de fuir et de rentrer dans la clandestinité. Son objectif : pouvoir prendre du recul, et chercher à prouver son innocence. Il va devoir apprendre à vivre avec rien, en devenant invisible dans le Londres des bas-fonds. Il descend très bas, se clochardise, et va devoir progressivement remonter la pente. Mais le chemin sera long : il doit échapper à la police et aux véritable meurtriers, déjouer un complot ourdi par de puissantes firmes pharmaceutiques...