vendredi 5 juillet 2013

"Rien ne s'oppose à la nuit", de Delphine de Vigan.

"Rien ne s'oppose à la nuit" est le sixième et dernier roman en date de Delphine de Vigan, le deuxième que je lis après "No et moi", dont j'avais fait un bilan plutôt mitigé. Publié en 2011, "Rien ne s'oppose à la nuit" a obtenu le prix du roman Fnac et le Renaudot des lycéens.

Ce livre est beaucoup plus difficile car c'est une sorte d'autobiographie : L'auteur, à la suite du suicide de sa maman va tenté de faire un livre sur la maladie (la bipolarité) qui l'a poussée à ce geste ultime ainsi que toutes les souffrances qui ont accompagnées sa vie et celles de toute sa famille.


Delphine de Vigan, mise en abyme dès le début du livre, s'interroge sur le bien- fondé d'écrire sur sa mère. Beaucoup l'ont déjà fait. C'est difficile pour elle car, d'un coté, elle se sent obligée de le faire, mais de l'autre elle comprend à l'avance toutes les déconvenues, les litiges avec les autres membres de la famille et la découverte de douloureux secrets que cela peut engendrer.

L'auteure nous fait donc découvrir Lucille (sa maman), alors une petite jeune fille très calme et très belle. Lucille fait partie d'une famille nombreuse que sera particulièrement marqué par le deuil. Dans une première partie, grâce au témoignages de membres de sa famille, elle va retracer la jeunesse, l'adolescence de sa maman.

Dans la deuxième partie du livre, Delphine de Vigan étant née, elle va prendre le relais en se servant de ses souvenirs, tout en continuant d'interroger les personnes qui ont connu sa mère. On rentre alors vraiment dans la période des premières crises de Lucille, des premiers comportements incontrôlés, des premiers internements en hôpital psychiatrique.


On comprend la difficulté qu'a du avoir l'écrivaine pour venir à bout de ce projet. Elle fait resurgir beaucoup de fantômes du passé, prend le risque de sa fâcher avec un partie de sa famille qui voit d'un mauvais œil certaines révélations, mais surtout elle décrit la longue souffrance de sa maman.

Delphine de Vigan a, je trouve réussi à éviter de tomber dans un livre à la gloire de sa maman, de sa famille. Elle dépeint sans faux-semblants le passé de sa maman, ne cherchant pas à en faire une héroïne, ni une martyre. On découvre avec beaucoup d'intérêt cette famille cassée par les secousses et les deuils.

Malheureusement, je n'ai encore une fois que moyennement accroché avec ce récit. Il est certes bien écrit, le sujet est fort mais malgré tout je n'ai pas réussi à me sentir emporté par le livre.Si j'ai trouvé le sujet intéressant malgré le fait que les autobiographies ne soient mon genre préféré, paradoxalement, j'y ai trouvé également beaucoup de froideur. Je pense qu'à trop vouloir en faire un récit le plus subjectif possible, Delphine de Vigan n'arrive pas à nous faire rentrer dans sa famille.

Je l'ai lu tout de même assez rapidement et je vois que beaucoup de personnes ont été bouleversées par ce roman. Donc je pense que chacun jugera ce livre selon son vécu, sa sensibilité.

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