Malgré son œuvre déjà conséquente (près d'une trentaine de livres parus), c'est la première fois que j'ouvre un roman de Gérard Mordillat. "La brigade du rire", paru en 2015, est son dernier en date. C'est le pitch de sa quatrième de couv' qui m'a donnée envie.
Une bande de potes, anciennes "gloires" d'une équipe lycéenne de handball se réunit des années après. Ils sont tous dans la quarantaine, ont eu des destins différents, des hauts et des bas. Mais ils ont gardé un élément commun : ils sont toujours révoltés contre mes inégalités sociales. Pour se prouver qu'ils sont toujours capables de se mobiliser contre l'ultra-libéralisme, la misère sociale, et d'autres raisons plus personnelles, ils décide d'enlever Pierre Ramut, un célèbre éditorialiste au magazine "valeurs françaises", très, très à droite.
Pierre Ramut écrit aussi des livres dans lesquels il expose sa vision de ce que devrait être la condition ouvrière en France. Aussi la bade de pote, rebaptisée "Brigade du rire" décide-t-elle de le séquestrer et d'appliquer ce que Pierre Ramut décrit dans ses livres à son auteur. Ils vont le faire travailler 48 heures par semaine, pour un salaire inférieur de vingt pourcent du SMIC, avec des cadences infernales, tout en lui prélevant ce que coûte la vie : son hébergement, sa nourriture... Et ce, jusqu'à l'âge de la retraite. Ils n'ont ni revendication, ni demande de rançon, ni projet bien défini.
Plutôt bien construit et plausible, ce roman développe en plus une galerie de personnages assez attachants, auxquels l'auteur donne de la profondeur en revenant sur le passé de chacun. j'ai aimé le coté assez engagé et acerbe de ce livre et l'originalité du sujet. Mais je suis également assez déçu par le ton, que j'aurai imaginé un peu plus humoristique. Ce roman reste assez agréable à lire, il est facile d'accès et plaira certainement plutôt à un lectorat de gauche qu'à un fan de Laurent Wauquiez.
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