vendredi 24 février 2012

"La malédiction d'Edgar", de Marc Dugain.

Voilà une lecture qui rejoint l'actualité, bien malgré moi. Alors que le film, de Clint Eastwood sur John Edgar Hoover est sorti il y a un mois, j'ai commandé ce livre de Marc Dugain sans savoir qu'Edgar était Hoover. Marc Dugain est un écrivain français né au Sénégal en 1957. Auteur de sept romans, "La malédiction d'Edgar" est le quatrième qu'il a publié. Ce roman biographique raconte donc l'histoire de John Edgar Hoover, patron du FBI pendant près de cinquante ans.

Le livre commence par une sorte de prologue pendant lequel on voit le narrateur se porter acquéreur des mémoires de Clyde Tolson auprès d'un éditeur qui l'avait acquis quelques années auparavant mais qui doute de son authenticité. Clyde Tolson est, de 1930 à 1972, le second de John Edgar Hoover, mais aussi son alter ego, son ami, et certainement son amant.


Après ce prologue, on se plonge directement dans ces mémoires qui retracent l'histoire de l’Amérique de l'intérieur. John Edgar Hoover a su rester à la tête du FBI sous huit présidents, en jouant un rôle actif dans l’élection de chacun. Il a su, par ses écoutes téléphoniques (sa marque de fabrique) et son réseau, constituer un dossier secret sur toutes les personnes ayant potentiellement un rôle à jouer dans la vie politique américaine. Marc Dugain s'attarde particulièrement sur la famille Kennedy. On suit la montée en puissance de Joseph Kennedy, sa fortune rapide en profitant des efforts de guerre, ses accointance avec le milieu. Puis l'accès au pouvoir des frères Robert et John, l'assassinat-suicide de Marylin Monroe, la conspiration-assassinat de john Kennedy, la création de la CIA, la baie des cochons, le Macaarthysme, la chasse au sorcière.


Et tout cela à travers l’œil de Clyde Tolson, fidèle observateur de son chef. On découvre comment John Edgar Hoover a passé une partie de sa vie à traquer les communistes potentiels plutôt que de s'attaquer à la mafia, avec laquelle Hoover avait des relations assez ambiguës. Il est laissé à croire que la mafia avait des photos compromettantes de Hoover sur sa sexualité. Les rumeurs d'homosexualité, à priori dues en majorité au fait que Clyde et lui travaillaient ensemble, ne supportaient pas d'être séparés, mangeaient ensemble, partaient en vacances ensemble.


Bref, la lecture de ce romans est très intéressante. Chacun se fera un avis sur la duplicité du patron du FBI qui a passé beaucoup de temps à essayer de rester en place, a se rendre irremplaçable en ayant des dossiers sur tous les personnages importants de l'Amérique. Le style est sobre. La partie historique est fidèle et la partie dialogue est évidemment totalement inventée. Quand à l'interprétation des différents événements, ils sont simplement des partis pris de l'auteur.

Aucun commentaire: