jeudi 1 mars 2012

"D'autres vies que la mienne", d'Emmanuel Carrère.

Voici un auteur que je n'avais jamais lu et que je découvre donc avec un livre plutôt étrange. Emmanuel Carrère est témoin dans sa vie de deux morts en peu de temps : une petite fille lors du tsunami de 2004 alors qu'il passe des vacances avec sa compagne au Sri lanka, et la mort de sa belle sœur, atteinte d'un cancer. Dans les deux cas, une personne lui demande, comme il est écrivain, de raconter ce qu'il voit.

Emmanuel Carrère est né en 1957 à Paris. Il est l'auteur d'une douzaine d'ouvrages (romans, récits et essais) dont plusieurs ont été adaptés au cinéma. Il a remporté plusieurs prix littéraires dont le Renaudot pour son dernier bouquin, "Limonov". Il est également scénariste et metteur en scène.

La lecture de "D'autres vies que la mienne" m'a laissé un une impression mitigée. Si j'avoue avoir dévoré ce livre en une journée, j'ai aussi été très dérouté par le déroulement du récit. Quelques jours après avoir refermé ce livre, il me reste l'idée d'un livre certes intéressant mais construit de bric et de broc et surtout d'un ensemble manquant d'émotion. Évidemment pas d'émotion dans l'histoire, mais d'émotion dans la façon de raconter la mort de ces deux personnes.

Le livre commence au Sri Lanka en décembre 2004. Emmanuel Carrère passe des vacances avec sa compagne, Hélène, pour essayer de recoller les morceaux avec elle. Leur couple bat de l'aile et ils envisagent même la séparation. Ils sympathisent avec un couple, Jérôme et Delphine. Le tsunami emporte leur fille Juliette alors qu'ils sont allés se balader. Emmanuel et Hélène vont alors essayer de soutenir Jérôme et Delphine. Philippe, le grand-père de Juliette demande à Emmanuel d’écrire cette histoire.


Quelque temps plus tard, de retour en France, Hélène apprend que sa sœur Juliette a de nouveau un cancer. Un cancer du sein, mais avec des métastases dans les poumons. Emmanuel et Hélène vont alors suivre la maladie, puis la mort de Juliette. Après l'enterrement, ils sont invités par Etienne Rigal, le collègue de Juliette au tribunal de Vienne dans l'Isère qui leur raconte à quel point Juliette et lui ont fait un travail formidable ensemble. Et lors de cette rencontre, il fait comprendre à Emmanuel qu'il pourrait peut-être raconter cette histoire.

J'ai eu du mal avec le déroulé du récit. La mort de la petit Juliette à cause du tsunami, puis celle de Juliette, la soeur d'Hélène, sont racontées à la suite l'une de l'autre sans aucun lien entre les deux. Ensuite, on dérive sur le métier d'Hélène et une grande partie du livre est consacrée à Etienne Rigal et à la joie qu'il a eu de travailler avec Hélène, tous deux juges au tribunal d'instance, chargés des affaires de surendettement.

Dans l'ensemble, j'ai trouvé le récit un peu fouillis. Comme ci l'auteur n'avait pas su maîtriser l'ensemble. on passe d'un sujet à l'autre, il y a des retours en arrière, des redites. L'écriture est assez plate et l'auteur m'a semblé très arrogant, voir méprisant quand il parle des gens de province, des gens qui vivent dans des lotissements où les maisons sont toutes pareilles... Le titre même me semble arrogant. Puisque Emmanuel Carrère annonce qu’il va parler d'autre chose que de sa vie.

Il ne s'agit pas d'un roman, l'auteur était impliqué dans les événements qu'il nous narre et son récit parle de ses proches. L'exercice est donc certainement très difficile et je jugerai de l'auteur quand j'aurai lu un de ses romans. Pour ce livre, même si, je le répète encore une fois, cela ce lit très vite, je reste sur ma faim.

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