jeudi 13 juin 2013

"Pourquoi j'ai mangé mon père", de Roy Lewis.

Voilà un roman que je viens de relire avec autant de plaisir que lorsque je l'ai découvert pour la première fois il y a une quinzaine d'années. Roy Lewis est un écrivain britannique né en 1913 et décédé en 1996. Economiste de formation, journaliste et sociologue, il commence à écrire en 1960 avec "Pourquoi j'ai mangé mon père".

L'histoire est celle du narrateur, Ernest, un homme préhistorique de pléistocène moyen. Ernest décrit l'histoire de sa tribu et notamment le tournant décisif que son père, Edouard, fait prendre à celle-ci. Car Edouard est féru de science et a décidé de faire évoluer sa petite famille de façon accélérée. Edouard a déjà trouvé comment gérer le feu qu'il va chercher sur un volcan. Cette avancée lui permet d'avoir un temps d'avance sur les autres familles, les prédateurs et les proies. Car il a déjà pensé à brûler les pointes des armes de chasse.


Mais Edouard ne veut absolument pas en rester là et veut vraiment faire faire un grand pas à ses congénères. A l'opposé de son frère, l'oncle Vania, qui a peur du progrès et qui pense que celui-ci les emmène au-devant de grands dangers. L'oncle Vania prône une politique contraire, celle de se contenter de ce que l'on a. Son slogan : "Back to the trees"! 

Mais pour la horde d'Edouard, le progrès est en route. On descend des arbres pour habiter des cavernes où il y a tout le confort moderne. Le feu assure la sécurité, permet une meilleure chasse, et, comme le découvre par hasard Edwige, la maman d'Ernest, le feu permet de faire cuire la viande, ce qui la rend, plus facile à manger, plus digeste et permet de manger plus rapidement. Donc, d'avoir plus de temps pour des loisirs. 


Ainsi chaque membre de la famille va s'essayer avec plus au moins de réussite et quelques gros échecs de faire progresser l'espèce : essayer de faire naître le feu sans aller à chaque fois au volcan, domestiquer des animaux, faire de la peinture, de la musique, de la danse, améliorer les armes. Ernest veille à ce que sa famille reste en avance sur les autres. Il va également intégrer l'éxogamie.

Ce livre est fabuleux. Sur fond de préhistoire, Roy Lewis traite de nombreux sujets modernes. La lutte des classe, le partage du savoir, l'opposition entre progressisme et conservatisme et évidemment les luttes de pouvoir. Le ton est hilarant, pleins d'images, d'anachronismes tout en resteant parfaitement bien écrit et surtout très documenté.

Ce roman est une petite pépite savoureuse comme on aimerait en rencontrer plus souvent. Assez court, il se lit très vite et est parfait pour les vacances.

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