lundi 2 juin 2014

"Le nazi et le barbier", d'Edgar Hilsenrath.

 Voici un livre plus très jeune car il a été écrit en 1969. Son auteur est un écrivain allemand né en 1926 à Leipzig. Edgar Hilsenrath est l'auteur de 8 romans et "Le nazi et le barbier" est le deuxième en date. Sa parution aura été pour le moins atypique car il sera publié tout d'abord aux Etats-Unis en 1971, en France en 1974 et en Allemagne, où le philo-sémitisme était de rigueur, en 1977 seulement.

"Le nazi et le barbier" nous raconte l'histoire rocambolesque de Max Schultz, le fils de Minna, prostituée et de l'un des cinq compagnons de celle-ci. Malgré son physique caricatural de juif, Max est un aryen pur souche. Battu et violé par son beau-père, il se lie d'amitié avec Itzig Finkelstein, le fils du meilleur coiffeur du quartier, né le même jour que lui. Itzig est tout son contraire : un juif pur souche avec un physique d'aryen !


Max et Itzig sont inséparables. Max va poursuivre ses études grâce à Itzig, copier le style de vie de son ami, et même se faire embaucher par le père de celui-ci. Max va pourtant se faire enrôler par les SA, puis par les SS et deviendra même le responsable d'un camp de concentration.

A la fin de la guerre, Max schultz va échapper aux russes et grâce aux dents en or prélevées sur les cadavres des juifs, il va pouvoir se refaire une vie, se faisant, aidé par son physique, passer pour un juif ayant échappé à la mort dans un camp. Il va alors réussir à devenir un juif modèle, partant pour Israël dès sa création. 

Tout le sel de ce livre repose sur le grotesque de cette situation. Le héros juif d'aujourd'hui est un ancien tortionnaire nazi de premier rang. Edgar Hilsenrath a une vision qui sort de l'ordinaire. Il ne cherche pas à faire du juif une victime ni de Max Schultz un tortionnaire sanguinaire, ce qui le démarque de la littérature de l'époque et qui justifie certainement les difficultés qu'il a eu à faire publier ce roman. Il décrit simplement des hommes avec des qualités et des défauts.


Ce qui me surprend le plus, c'est le ton grotesque, voire absurde employé. Je ne suis pas contre un peu d'ironie, mais je trouve que c'est ici poussé à l'excès, avec une vraie intention de choquer. J'aurai trouvé l'histoire plus intéressante si le style avait été un plus en retenue et les personnages un peu moins caricaturaux. Je me suis même passablement ennuyé dans la deuxième partie du livre, où plus rien ne me semblait crédible. Dommage !

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