samedi 8 septembre 2012

"La vie très privée de Mr Sim", de Jonathan Coe.

Jonathan Coe, écrivain britannique de 51 ans, est depuis quelques années un de ma auteurs favoris. "La maison du sommeil", "Testament à l'anglaise", Bienvenue au club" et "Le cercle fermé" sonr des romans que j'ai vraiment trouvés excellents. Par contre, assez déçu par son avant dernier livre, "La pluie avant qu'elle tombe", je me suis plongé dans "La vie très privée de Mr Sim" avec un peu d'appréhension : la peur de la déception...

Le personnage principal, Maxwell Sim, bientôt la cinquantaine, vit une période difficile. Il rentre d'un voyage en Australie pour voir son père et comme d'habitude, cette rencontre a été démoralisante. Il n'a toujours pas réussi a tissé des liens avec lui et son séjour s'est avéré aussi décevant qu'il pouvait le prévoir. Sa femme a souhaité divorcé et sa fille dissimule à peine le mépris qu'elle a pour lui. Qui plus est, son voisin dans l'avion meurt d'ennui, au sens propre, en l'écoutant pendant son retour en Angleterre.


Bref, Mr Sim est au plus bas lorsque se présente à lui une opportunité professionnelle. Une jeune entreprise fabriquant des brosses à dent révolutionnaires et ne disposant pas de gros moyens pour la promotion, décide d'envoyer quatre commerciaux aux quatre coins de l'Angleterre à bord de Toyota Prius. Cette société demande à ses commerciaux de prendre leur temps, de ramener des commandes ainsi qu'un film sur leur périple. Le but est d'essayer de faire parler de la société sans débourser trop de frais publicitaires.

Maxwelle Sim sera donc l'un des quatre commerciaux. Il s'aperçoit rapidement que ce job est une impasse et que les finances de son entreprises ne tiendront pas longtemps. Mais il décide de mener sa mission à terme, surtout qu'il doit aller en direction des paysages de son enfance. Au volant de sa Prius, il est bouleversé par la voix de son GPS, dont il va tomber amoureux. 


Ce road movie en voiture hybride, qui se présentait dés le départ comme une impasse et un échec sera finalement le prétexte à un retour vers le passé. De détours en détours, il va passer revoir sa fille, son ex-femme, des anciennes connaissances, apprendre beaucoup de choses sur son père et sur lui-même.

L'idée de départ du roman, certes un peu tirée par les cheveux, est assez originale. Jonathan Coe nous a habitué à des histoires sortant de ordinaire avec de nombreuses surprises, des retournements de situations, des événements qui se mêlent et se démêlent. Malheureusement, "La vie très privée de Mr Sim" a une histoire assez linéaire et les quelques découvertes sur le passé du papa de Mr Sim n'apportent pas le souffle habituel des romans de Jonathan Coe. 

Le ressenti que j'ai après avoir refermé le livre est décevant. Je trouve que l'histoire, qui parait plutôt originale lorsqu'on la résume, retombe finalement un peu à plat. Peut-être que ce roman m'aurait plus marqué s'il était l’œuvre d'un inconnu, mais la déception vient en grande partie aussi du fait que Jonathan Coe a écrit des romans mémorables avec un souffle surprenant.

Ce roman est très facile d'accès, il y a, comme souvent dans les romans de Jonathan Coe, beaucoup d'humour et de dérision. L'écriture est vive et moderne et il se lit assez rapidement. Ceci dit, je pense qu'il n'est pas indispensable et je conseillerai à ceux qui veulent découvrir cet auteur de lire les romans que j'ai cités au début de cet article.

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