dimanche 3 février 2013

"Bandini", de John Fante.

Voici un auteur que je n'avais jamais lu et un livre que j'avais acheté il y a déjà quelques temps mais dont j'avais repoussé la lecture sans raison particulière. L'auteur, John Fante, est un écrivain et scénariste américain né à Denver en 1909. "Bandini" est son deuxième roman - le premier publié - d'une œuvre qui comportera une dizaine de romans et recueils de nouvelles. Sa carrière d'écrivain s'effacera peu a peu pour celle de scénariste à Hollywood. Il décèdera en 1983 aveugle et cul-de-jatte.

"Bandini" est un roman largement autobiographique. L'histoire est celle de la famille Bandini, une famille d'immigrés d'origine italienne qui a récemment débarqué dans le Colorado. Le père Svevo est un maçon et un bon maçon. Il est marié avec Maria et a trois enfants : Arturo, Auguste et Frederico.



Les temps sont durs pour les Bandini. Le froid polaire qui s'est abattu sur la région empêche Svevo de trouver du travail et la famille est dans une situation désastreuse. Les dettes et les ardoises chez les commerçants s'accumulent. Les Bandini n'ont quasiment plus de quoi s'habiller, se chauffer ou se nourrir. De plus, Svevo a deux vices : l'alcool et le jeu. Le peu d'argent qu'il gagne est dilapidé avant d'avoir pu profité à sa famille.

Deux évènements vont venir bouleverser la vie déjà bien fragile de la famille Bandini. Tout d'abord Svevo va être sollicité par une riche et très jolie héritière qui a besoin d'un maçon. Cette dame va alors tout faire pour le séduire. Et ensuite, la visite annoncée de la maman de Maria, que Svevo ne peut pas supporter. Svevo va alors quitter le domicile conjugal et rejoindre sa maitresse.


Si tout le roman tourne majoritairement autour de Svevo, le personnage principal est pourtant son fils Arturo qui observe la vie de sa famille avec ses yeux d'adolescent. C'est bien sûr le personnage autobiographique. Arturo, qui est la proie de ses premiers émois amoureux, est un personnage peu sûr de lui, violent et tourmenté. Il a honte de sa famille, honte de leur situation, honte d'être mal habillé. Il aurait voulu ne pas être un fils d'immigré, être dans la normalité.

Alors qu'il voit son père les maltraiter, délaisser sa maman Maria, les abandonner sans le sou, Arturo trouve alors des excuses à son père et voit presqu'en lui un héros. Il éprouve de la fierté pour Svevo qui a alors du travail, une riche et belle maitresse.

J'ai trouvé ce roman très intéressant. Le récit, fais tour à tour par Svevo, Maria et Arturo nous fait découvrir la personnalité complexe des personnages. C'est une chronique ordinaire de la pauvreté. Le roman est sombre mais certains passages et situations sont plutôt cocasses. L'écriture est directe, sans longues descriptions et très simple d'accès. Et la réflexion est axée sur la psychologie des personnages.

Si je ne suis pas fan de son style d'écriture, ce roman m'a plu par ses personnages et son ambiance. "Bandini" est la première partie d'une trilogie basée sur la vie d'Arturo ( avec "La Route de Los Angeles" et "Demande à la poussière" ). Je pense que je lirai la suite de ses aventures...



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