mercredi 14 août 2013

"Avenue des Géants", de Marc Dugain.

Après la lecture il y a quelques mois de "La malédiction d'Edgar., roman avec lequel j'avais découvert Marc Dugain, j'ai eu envie de lire d'autres œuvres de cet auteur. Publié en 2012, "Avenue des Géants" est le dernier roman en date de Marc Dugain. Sans être cette fois-ci totalement une autobiographie, le personnage principal du livre, Al Kenner, s'inspire très fortement du tueur en série américain Edmund Kemper et de son histoire.

"Avenue des Géants" est un roman à la première personne. Al Kenner est mal dans sa peau. Adolescent de 15 ans, il mesure 2,20 mètres pour 130 kilos et il a un QI supérieur à celui d'Einstein. Il y a plus commun, comme profil ! Après le divorce de ses parents, il est placé chez ses grands-parents. Mais il ne supporte plus sa grand-mère castratrice et possessive. Son grand-père, lui, se tait pour ne pas avoir sa femme sur le dos. Pour son anniversaire, son grand-père lui offre une Winchester 22 long Rifle. Al commet alors son premier meurtre. Il abat sa grand-mère puis, parce qu'il ne veut pas que son grand-père souffre de cela, il l'abat aussi. Nous sommes le 22 novembre 1963, Kennedy vient d'être abattu...

Al Kenner va ensuite se livrer à la police, être interné dans un hôpital psychiatrique où il va rencontrer la première personne pour laquelle il a une sorte d'attachement, son psy. Al va s'adapter parfaitement à son environnement et commence à se préparer à sa libération. En effet, non jugé pénalement car reconnu non responsable de ses actes, Al Kenner pourra demander sa libération s'il convainc les médecin de sa rémission.


"Avenue des Géants" est un livre formidable. Très bien construit, il nous tient en haleine jusqu'au bout avec un final ahurissant. Le sujet des serial-killers a été traité des milliers de fois, mais ce livre se démarque car il est d'abord particulièrement bien écrit, il est original dans sa construction et dans son contenu puisque l'auteur ne s'appesantit pas sur les crimes, pourtant atroces.

Le fait de choisir un récit à la première personne ne devait certainement pas être le choix de la facilité, mais cela nous permet d'être dans la tête du personnage et de comprendre son fonctionnement et de connaître son vécu. Marc Dugain réussit à nous faire avoir de l'empathie pour Al Kenner, voire de la sympathie tant on arrive à comprendre ses actes.

Récit bien construit, style classique mais élégant, histoire hors du commun, dialogues aux petits oignons, psychologie des personnages maîtrisée... Qu'est-ce que vous attendez ? Même la couverture est réussie. Une des très bonnes (et très rares ) surprises de 2012. 

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