jeudi 18 octobre 2012

"Apocalypse bébé", de Virginie Despentes.

Avec un titre et une couverture dignes d'un livre de Maurice G. Dantec, "Apocalypse bébé" ne pouvait qu'attirer l’œil. Ce livre marque en 2010 le retour de Virginie Despentes au roman après  six ans d'autres expériences. Auteure au parcours vraiment surprenant ( cf wikipedia ), elle a publié six romans, dont notamment "les jolies choses", prix de Flore 1998. "Apocalypse bébé" a obtenu le Renaudot 2010 et a été au troisième tour du Goncourt de la même année, battu par Houellebecq pour son roman "La carte et le territoire".

 Lucie est une anti-héroine. La quarantaine, sans charme, elle est détective privée pour une agence. Mais elle est au bas de l'echelle : elle suit les ados dont les parents veulent connaître les occupations. Alors qu"'elle est justement en train de filer le train à Valentine Galtran depuis 15 jours sans noter de comportement anormal, Valentine disparaît de sa vue, profitant d'un moment d'inattention de Lucie.  Le problème, c'est que Valentine ne refait pas surface chez elle, ni au lycée.



La grand-mère de Valentine, hors d'elle devant l'incompétence de Lucie, promet une récompense supplémentaire si Valentine est retrouvée. Mais la recherche de disparue n'est pas vraiment la spécialité de Lucie. Elle va alors avoir une idée un peu folle, faire appel à "la hyène".


La hyène est une légende de la profession. Employée par les stars, les états, les services secrets, les trafiquants de drogues, elle est d'une efficacité redoutable et a un carnet d'adresse impressionnant. Il ne lui reste plus qu'à réussir à entrée en contact avec la hyène et surtout à lui faire accepter la mission pour une récompense de 5 000 euros, à peine un pourboire pour la hyène.

"Apocalypse bébé" est un roman à la première personne. Le narrateur change, on se met dans la tête successivement de plusieurs des personnages. Le récit prend la forme d'un polar mené tambour battant.

On ne s'ennuie pas un instant dans ce roman au style percutant. Le style de Virginie Despentes est brutal. Les phrases s’enchaînent comme des rafales de mitraillettes, les propos sont parfois violents, grossiers. Les sujets abordés sont la drogue, le racisme, le sexe, l'homosexualité, lesmilieux bourgeois, les banlieues. Virginie Despentes brosse un portrait sans illusions de la société.

J'ai vraiment aimé ce livre mais si je trouve la deuxième partie plus faible que la première. On est véritablement happés par le récit et les personnages. L'humour est omniprésent. Moi qui trouve souvent que la littérature française s'endort et que les auteurs français ont tendance à "s'écouter écrire", ce roman m'a surpris agréablement. Je vous conseille à tous la lecture de ce livre.

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