jeudi 11 octobre 2012

"La peste", d'Albert Camus.

Ça fait des années et des années que je me dis qu'il faut que je lise un livre d'Albert Camus. Et pourtant, je ne sais pas pourquoi, je n'en avais pas envie. C'est une interview télévisée de Michel Onfray parlant de la vie d'Albert Camus qui m'a poussé à le faire en me présentant un personnage éminemment sympathique. Né en 1913 en Algérie et mort précocement dans un accident de voiture en 1960, Albert Camus a plusieurs casquettes : romancier, journaliste, essayiste, philosophe, dramaturge... Son œuvre et son engagement politique lui valent le prix Nobel de littérature 1957.

"La peste" est un roman sous forme de chronique. Le narrateur, inconnu jusqu'à la fin du livre quasiment, décrit une épidémie de peste ravageant la ville d'Oran.
Le docteur Rieux, personnage principal du livre, découvre un rat mort devant sa porte. Au cours de ses tournées, il voit que dans toute la ville, les rats remontent des égouts pour venir mourir en surface, de plus en plus nombreux. 


Quelques jours après, des premiers cas de maladie avec des bubons font leur apparition. Rieux, qui le premier va s'inquiéter de ces cas, va consulter un collègue, le docteur Richard, qui a lui aussi constaté certains cas semblables mais ne souhaite pas en tirer de conclusions. Rieux alerte les autorités mais celles-ci refusent dans un premier temps de prendre des dispositions qui pourraient affoler la population.

Mais le nombre de mort commence à croître rapidement et le doute n'est plus permis, Oran est en proie à une épidémie de peste bubonique. Le préfet décide de fermer les portes de la ville et à partir de là, Oran et ses  200 000 habitants vont être complètement coupés du monde.

Albert va alors décrire le quotidien d'une ville touchée par ce fléau : les morts, l'organisation sordide de foyers de quarantaine, de fosses communes pour permette d'écouler tous ces cadavres, la solitude des citoyens coupés de leur famille, de leurs proches, l'envie de fuir, mais aussi la force des hommes qui organisent la lutte contre le fléau.

Le nombre de morts augmente de façon exponentielle et la peste bubonique se transforme  peu à peu en peste pulmonaire, plus rapide, donc plus mortelle et plus contagieuse.


J'ai fini "la peste" il y a une dizaine de jours. En refermant le livre, j'ai été déçu. Je m'attendais certainement a quelque chose de différent. J'ai eu l'impression de lire quelque chose de terne et gris. Je ne parle pas du sujet du livre qui évidemment ne donne pas envie de danser la samba. Mais je parle du style du livre.

Le personnage principal, tout d'abord. Le docteur Rieux, on le suis pendant un an et on ne sais pas grand chose de lui. On suit son quotidien, on sait qu'il est courageux et consciencieux mais on en apprend pas bien mieux sur lui. Aucun des personnages n'est particulièrement attachant. On les découvre juste à travers quelques dialogues. 

La chronique elle-même est plutôt lassante et répétitive : la tournée du docteur, le nombre de mort, la solitude, la fatigue. Toute l'histoire tourne autour de  quatre ou cinq personnages dont on pense qu'ils n'ont aucun sentiment, et sont complètement occultés du livre la vie, la mort et les souffrances des orannais, la peur de la maladie, la détresse des habitants. Même la peste elle-même n'est ni décrite ni expliquée.

Alors oui, dès le début, le narrateur nous explique qu'il va faire une description le plus objective possible de l'épidémie. Oui, Albert Camus va analyser et expliquer certains comportements humains face à l'isolement, à l'absurde de se retrouver bloqué dans une ville en attendant de savoir si et quand on va mourir. Oui, Albert Camus en profite pour critiquer la religion, certaines administrations. Et oui encore, de nombreux angles de réflexion sur la nature humains nous sont proposés.

Mais je n'y peux rien, je me suis tout de même plutôt ennuyé. Pas à cause de l’écriture, très agréable et plutôt accessible, mais à cause de la façon de raconter cette histoire.

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